1. Le video mapping : qu’est-ce que c’est ?
  2. Le video mapping : qu'est-ce que ce n'est pas ?
  3. Des mots et des dates 
  4. Le video mapping : ça commence où et quand ?
  5. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.1
  6. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.2
  7. La préhistoire du video mapping
  8. Le VJing
  9. L’image géante
  10. L’image géante autour de l’an 2000
  11. Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur
  12. Arts in situ : le temps des lieux
  13. Hans-Walter Müller : Volux et Topoprojections
  14. 2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow
  15. L’histoire des outils informatiques du video mapping
  16. L’histoire des outils informatiques du video mapping. Part.2
  17. L’histoire d’une institutionnalisation…
  18. Un énième art ?
  19. Le video mapping : une écriture
  20. Notices Artistes

Des mots et des dates


 Selon Google Trend : 

En nous fiant à Google Trend (un outil permettant de connaître la fréquence à laquelle un terme a été tapé dans le moteur de recherche Google et de suivre son évolution dans le temps), on découvre que les expressions de « projection mapping » et de « video mapping » étaient déjà utilisées en janvier 2004, à l’international. En France, aujourd’hui, ces deux expressions peuvent être employées — avec une préférence pour celle de « video mapping » — et ce au moins depuis mars 2004 pour ce qui est de « projection mapping », puis avril 2005 pour « video mapping ». Il est difficile de dater l’émergence de ces expressions avec certitude, puisque Google Trend ne couvre pas les années qui précèdent 2004 mais il semble bien que leur usage se répande à partir du milieu des années 2000. 


Selon la presse généraliste :

La presse généraliste, en France, commence à faire mention du video mapping au tournant des années 2000-2010. En mai 2009, le journal Le Monde évoque les nouvelles propositions scénographiques des collectifs de musique électronique aux Nuits sonores de Lyon, et notamment l’ « enveloppe 3D » imaginée par ANTIVJ autour de la cabine du DJ. Quelques mois plus tard, il salue celles de François Wunschel et Pier Schneider (1024 architecture) pour les concerts d’Etienne de Crécy. Un an plus tard, Libération consacre une critique à la performance proposée par le label ANTIVJ sur les murs du château des Ducs de Bretagne, dans le cadre du festival Scopitone (création multimédia) et des Journées du Patrimoine. Voilà qui révèle que la notion de video mapping a été popularisée, dans un tout premier temps, par la communauté rassemblée autour de la musique électronique, adepte du Vjing et des scénographies lumineuses sophistiquées.


Selon la recherche universitaire : 

Le video mapping devient un objet d’étude et de réflexion théorique (en arts, ou en sciences de la communication) dans les années 2010. Dès septembre 2011, Florian Girardot [lien vers https://www.floriangirardot.com] présente un mémoire intitulé Pipeline de création d’une œuvre en video mapping  à l’Université Paris 8, sous la direction de Marie-Hélène Tramus. En 2014, à la Sorbonne Nouvelle (Paris 3), Marlène Rautureau achève un autre mémoire de Master dirigé par Nicole Brenez, intitulé Vidéo mapping : pratiques contemporaines d'un nouvel art élargi en France, tandis qu’à Paris 8, Ludovic Burczykowki soutient la première thèse sur le sujet, Par delà l’écran, dimension physique et espace numérique. Il sera suivi par Maxime Thiébault, auteur d’une thèse en arts appliqués intitulée Mapping vidéo : expérimentations vidéographiques, cartographie numérique du geste (2017). Depuis, un ouvrage collectif universitaire sur le mapping, L’image au delà de l’écran, a été publié en 2019 sous la direction du laboratoire DeVisu de l’Université Polytechnique Hauts-de-France : le video mapping est désormais bien identifié par les sciences humaines et appréhendé comme un médium à part entière, avec ses caractéristiques particulières — comme un art ? 


Ludovic Burczykowski, Marine Thébault et Daniel Schmitt (dir.), L’image au-delà de l’écran. Le Vidéomapping, iste editions, 2019

L’histoire des mots (et des discours) fournit quelques indications importantes sur la façon dont on pense le mapping et sur ce qui se forme, socialement, autour de lui. Mais l’histoire des mots n’est pas celle des choses qu’ils désignent. D’un point de vue rétroactif, ce que l’on appelle « video mapping » depuis le milieu des années 2000 pourrait bien avoir existé avant qu’on en parle en ces termes — sous les étiquettes génériques d’Image Géante, d’Art Vidéo, d’Art In situ ou de VJing par exemple. Mais quand ? 


Continuer la lecture : Le video mapping : ça commence où et quand ? 

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