1. Le video mapping : qu’est-ce que c’est ?
  2. Le video mapping : qu'est-ce que ce n'est pas ?
  3. Des mots et des dates 
  4. Le video mapping : ça commence où et quand ?
  5. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.1
  6. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.2
  7. La préhistoire du video mapping
  8. Le VJing
  9. L’image géante
  10. L’image géante autour de l’an 2000
  11. Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur
  12. Arts in situ : le temps des lieux
  13. Hans-Walter Müller : Volux et Topoprojections
  14. 2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow
  15. L’histoire des outils informatiques du video mapping
  16. L’histoire des outils informatiques du video mapping. Part.2
  17. L’histoire d’une institutionnalisation…
  18. Un énième art ?
  19. Le video mapping : une écriture
  20. Notices Artistes

Le VJing


Le terme de VJing est utilisé pour désigner une performance vidéo en temps réel, généralement associée à un live musical (concert ou mix) et parfois, à un spectacle vivant (danse, théâtre…). Le Vjing peut être considéré comme un descendant direct du Liquid Light Show (performance visuelle basée sur la manipulation d’huiles, de colorants et de diapositives, qui s’est développée sur la scène musicale psychédélique dans les années 1960), auquel il ajoute l’image vidéo, et les possibilités qu’elle offre en matière de montage (ou de « mixage visuel »). 

Le VJing s’est d’abord développé dans les clubs new-yorkais, dans les années 1970 : le mot « VJ » (abréviation de Video-Jockey) y est alors employé pour désigner la personne qui choisit et projette des images dans l’espace de la discothèque, pendant que le DJ s’occupe du son. Ce mot serait apparu pour la première fois à l’écrit, sur un papier officiel, en 1980 : sur la fiche de paye de l’artiste Merrill Aldighieri, pour son intervention au mythique Hurrah club new-yorkais. Il s’agit donc d’une pratique du montage improvisé, basée sur l’interprétation, en live, du mixage musical. 

Les précurseur·se·s travaillaient avec des projecteurs de diapositives, de pellicule ( Super 8 ou 16 mm), puis le VJing s’est saisi des évolutions techniques en matière de diffusion des images animées : le magnétoscope dans les années 1980 — le·a VJ pouvait alors installer des racks de plusieurs magnétoscopes qui lui servaient, en quelque sorte, de platines vidéo —, le mélangeur vidéo et l’ordinateur, permettant de stocker les images sous forme numérique, de mettre en œuvre des tables de mixage et des synthétiseurs visuels. L’équipement du VJing s’est alors considérablement allégé ce qui — avec le succès des musiques techno et électro, en parallèle — a grandement contribué à son essor, dans les années 1990 et 2000. Cette période voit le lancement de langages de programmation en temps réel et de logiciels de VJing qui serviront d’outils de base pour de nombreux pionniers du mapping

Plusieurs créateurs de video mapping ont évolué dans le milieu du VJing, et y évoluent parfois toujours : c’est le cas de Joanie Lemercier et de Romain Tardy (du label AntiVJ), de membres du collectif Machine Sauvage, de Rodrigue Pellaud ou encore de Jérémy Oury. Le VJing leur a permis de développer des compétences techniques spécifiques — beaucoup de VJ développant eux ou elles-mêmes leurs outils informatiques — ainsi qu’un sens de l’installation en volume, de la performance, et une ouverture à l’interactivité. Il est d’autant plus intéressant de noter la variété des profils que l’on rencontre sur la scène VJing (il y a des VJ plutôt musiciens, sampleurs, sensibles à l’improvisation en groupe, et d’autres, plutôt artistes ou vidéastes, créateurs de leurs images…), ainsi que les débats qu’elle accueille, sur la question du sens des images et du récit (ou non) dans le mix visuel… Ces débats se répercutent dans le domaine du video mapping. 


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