1. Le video mapping : qu’est-ce que c’est ?
  2. Le video mapping : qu'est-ce que ce n'est pas ?
  3. Des mots et des dates 
  4. Le video mapping : ça commence où et quand ?
  5. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.1
  6. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.2
  7. La préhistoire du video mapping
  8. Le VJing
  9. L’image géante
  10. L’image géante autour de l’an 2000
  11. Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur
  12. Arts in situ : le temps des lieux
  13. Hans-Walter Müller : Volux et Topoprojections
  14. 2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow
  15. L’histoire des outils informatiques du video mapping
  16. L’histoire des outils informatiques du video mapping. Part.2
  17. L’histoire d’une institutionnalisation…
  18. Un énième art ?
  19. Le video mapping : une écriture
  20. Notices Artistes

En quelles circonstances le video mapping apparaît-il  ? Part.1


Le numérique

Même en s’appuyant sur une définition relativement restreinte du video mapping, selon laquelle il consiste en la conception d’images animées en fonction des volumes et reliefs d’un objet-support sur lequel elles seront projetées, on ne saurait affirmer que cette pratique dépendait absolument de l’existence préalable de tels et tels logiciels, ni même de l’avènement du numérique. En effet, le video mapping se situe à l’intersection de trois paradigmes technologiques, qui émergent dans sa préhistoire ancienne (son âge de pierre) : l’anamorphose, la projection lumineuse et l’animation des images. L’anamorphose, théorisée dans les années 1630, est une opération de géométrie qui peut être réalisée à la main, avec des appareils de mesure adéquats ; la projection lumineuse ne nécessite jamais qu’un projecteur — dont la lanterne magique qui apparaît autour de 1650, est le prototype — et les techniques d’animation des images — des images projetées en particulier — existent depuis le 19e siècle.


En revanche, il est certain qu’à l’aube des années 2000, le numérique (l’usage toujours plus répandu de l’ordinateur, le niveau de développement des outils informatiques de traitement et de diffusion des images, et l’arrivée du projecteur numérique) a facilité la conjonction de ces trois paradigmes technologiques séculaires que sont l’animation, la projection et l’anamorphose, et donc, l’émergence du video mapping. Les années 1990 furent celles du lancement des logiciels, commerciaux ou libres, de CAO (le logiciel libre Blender sort en 1998), de montage audiovisuel et d’animation (After Effects, mis sur le marché par Adobe en 1995, intègrera la 3D en 2001) et de programmation en temps réel pour la création multimédia (la première version de Pure Data sort en 1996, le logiciel de VJing Resolume, conçu aux Pays-Bas, sort en 2001). En parallèle, au crépuscule du 20e siècle, on assiste à l’émergence de la vidéoprojection numérique puis à la mise au point, par Texas Instrument, de la technologie DLP — qui deviendra une norme pour la projection cinématographique. Quelles que soient sa technologie de base (DLP, LCD…), sa puissance et la qualité de son rendu, la vidéoprojection numérique permettra de projeter des images nativement numériques sans passer par leur transposition sur un support analogique, ce qui s’avère évidemment décisif pour l’essor du video mapping.


Continuer la lecture : Le contexte de la prolifération des écrans 

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