1. Le video mapping : qu’est-ce que c’est ?
  2. Le video mapping : qu'est-ce que ce n'est pas ?
  3. Des mots et des dates 
  4. Le video mapping : ça commence où et quand ?
  5. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.1
  6. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.2
  7. La préhistoire du video mapping
  8. Le VJing
  9. L’image géante
  10. L’image géante autour de l’an 2000
  11. Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur
  12. Arts in situ : le temps des lieux
  13. Hans-Walter Müller : Volux et Topoprojections
  14. 2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow
  15. L’histoire des outils informatiques du video mapping
  16. L’histoire des outils informatiques du video mapping. Part.2
  17. L’histoire d’une institutionnalisation…
  18. Un énième art ?
  19. Le video mapping : une écriture
  20. Notices Artistes

Arts in situ : le temps des lieux


 

Minotaure, Levalet, 2015

L’expression d’« art in situ » renvoie aux démarches artistiques fondées sur le lieu où l’œuvre sera installée, où la performance sera produite. En principe, l’œuvre in situ n’est pas conçue pour être contemplée (ou vécue) ailleurs que sur le site auquel elle est dédiée. Elle doit y jouer un rôle actif, au sens où elle modifiera la perception que l’on a de ce lieu, notre manière de l’habiter ou de nous y déplacer. Les deux archétypes de l’art in situ, le Land art et le Street art, naissent tous les deux vers la fin des années 1960. C’est à cette époque également que le plasticien Daniel Buren, fort de ses premières réflexions sur le support pictural au sein du groupe BMPT, réalise ses interventions rayées (d’abord sauvages) dans l’espace public et commence à théoriser sa démarche. De son côté, Ernest Pignon-Ernest poche et colle des images dans différents espaces urbains : plus expressément militantes, ses œuvres s’appuient tant sur l’histoire sociale d’un lieu que sur ses qualités architecturales. 

Ernest Pignon Ernest 

Les gisants, Ernest Pignon Ernest, 1971
 

Dans les années 1970 et 1980, les commandes publiques faites aux artistes de cette génération, notamment pour des sites historiques ou patrimoniaux, augmentent en nombre. L’installation des Colonnes de Buren (œuvre intitulée, à l’origine, Les Deux Plateaux) dans la cour d’Honneur du Palais Royal en 1986, est emblématique. Une œuvre sculpturale érigée au centre de cet espace aurait été bien mise en valeur par le site, mais Buren opte pour la stratégie inverse, et déploie une œuvre basse, proche du sol, qui souligne les aspects de l’architecture environnante (trames orthogonales, séries de colonnes…).

L’art in situ inclut des matériaux et des techniques très variées. Il comprend de nombreuses œuvres qui impliquent la lumière (naturelle ou non). Il accueille d’ailleurs les travaux d’un étonnant précurseur du video mapping : ceux d’Hans-Walter Müller. On peut aussi remarquer que l’ancienne technique picturale de l’anamorphose se trouve réactualisée par les artistes in situ. Il y a bien sûr les grandes fresques en trompe l’œil réalisées dans le domaine du graff’, à partir des années 1990. Autre exemple : le photographe et plasticien Georges Rousse, qui peint ou dessine, depuis le début des années 1980, sur les parois de bâtiments généralement désaffectés, des aplats colorés anamorphosés en fonction du point de vue, déterminé au préalable, de son appareil photographique. 

Georges Rousse


 


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