1. Le video mapping : qu’est-ce que c’est ?
  2. Le video mapping : qu'est-ce que ce n'est pas ?
  3. Des mots et des dates 
  4. Le video mapping : ça commence où et quand ?
  5. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.1
  6. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.2
  7. La préhistoire du video mapping
  8. Le VJing
  9. L’image géante
  10. L’image géante autour de l’an 2000
  11. Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur
  12. Arts in situ : le temps des lieux
  13. Hans-Walter Müller : Volux et Topoprojections
  14. 2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow
  15. L’histoire des outils informatiques du video mapping
  16. L’histoire des outils informatiques du video mapping. Part.2
  17. L’histoire d’une institutionnalisation…
  18. Un énième art ?
  19. Le video mapping : une écriture
  20. Notices Artistes

L’image géante autour de l’an 2000


Concentrées entre 1997 et 2003, un certain nombre d’expériences et d’innovations dans le domaine de la projection monumentale semblent annoncer l’arrivée du video mapping. Il y a d’abord la mise au point du projecteur DDRA — Double Défilant Rotatif Automatisé — par la société ETC, en 1998. Désormais, deux films peuvent défiler en sens contraire devant un projecteur d’images géantes. En parallèle (depuis 1997), ETC expérimente la projection de grandes images en vidéo — avec des vidéoprojecteurs de 5 000 lumens, au départ. Selon Marie-Jeanne Gauthé, l’arrivée de la vidéo constitue la rupture technologique la plus importante à laquelle elle ait assisté tout au long de sa carrière, dans le secteur de l’image géante (plus importante, donc, que celle du mapping). En la matière, on retiendra la proposition de Laurent Langlois pour la Fête des Lumières de Lyon, en 2001, intitulée Peinture-Lumière (projetée sur la façade du Théâtre des Célestins), projet pour lequel il a finalement retenu la vidéo Beta SP plutôt que le film 70 mm. Le montage s’est fait grâce au logiciel Média 100.

Deux ans auparavant, la Fête des Lumières de Lyon accueillait les premières illuminations de façades via le « Chromolithe » mis au point par Patrice Warrener. Ce procédé permet de projeter des couleurs très contrastées, parfaitement ajustées aux détails du monument. Il s’agit d’une illumination parfaitement fixe, mais l’effet visuel obtenu est alors très remarqué. La fin des années 1990 voient également le succès grandissant des spectacles de Skertzò, avec pour commencer l’illumination de Notre-Dame d’Amiens à partir de 1999 : « Amiens, la cathédrale en couleurs ». Le spectacle repose sur la projection d’images géantes polychromes défilantes, rehaussant les détails sculptés des trois portails de la façade principale de l’édifice. Il s’agit là d’un travail d’une extrême précision, pour lequel des recherches ont été menées en collaboration avec des historiens et historiennes, afin d’obtenir un rendu des couleurs au plus proche du réel possible, allant jusqu’à la colorisation des yeux des statues. Pour les besoins de la scénographie, les projecteurs ne sont pas placés en face des portails, mais orientés à 45° : l’image était donc anamorphosée en fonction de leur position. De façon générale, autour des années 2000, les scénographies de Skertzò rivalisent de prouesses techniques. Bien qu’on ne puisse pas encore parler de video mapping au sens strict, le spectacle Reflections, imaginé pour la Place des Terreaux à Lyon en 2002 s’en approche sensiblement par l’impression qu’il produit. 

Autour de l’an 2000, les innovations en direction d’un mouvement toujours plus fluide et plus complexe et d’un ajustement plus précis aux reliefs et aux volumes des bâtiments, se multiplient dans le domaine de la projection monumentale. Elles traduisent bien l’attente à laquelle le video mapping allait, finalement, répondre. Ce secteur de l’image géante va donc massivement adopter cette technologie dans les années suivantes. Easyweb.fr sera l’un des premiers studios de création spécialisé en projection monumentale à l’essayer en France. Après plusieurs essais menés dès 2003, il projette sa première création sur la mairie de Dijon, le 17 décembre 2005 : la matière vidéo alors projetée sur cette façade est travaillée en 3D, en fonction des volumes et des formes du bâtiment. 


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