1. Le video mapping : qu’est-ce que c’est ?
  2. Le video mapping : qu'est-ce que ce n'est pas ?
  3. Des mots et des dates 
  4. Le video mapping : ça commence où et quand ?
  5. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.1
  6. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.2
  7. La préhistoire du video mapping
  8. Le VJing
  9. L’image géante
  10. L’image géante autour de l’an 2000
  11. Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur
  12. Arts in situ : le temps des lieux
  13. Hans-Walter Müller : Volux et Topoprojections
  14. 2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow
  15. L’histoire des outils informatiques du video mapping
  16. L’histoire des outils informatiques du video mapping. Part.2
  17. L’histoire d’une institutionnalisation…
  18. Un énième art ?
  19. Le video mapping : une écriture
  20. Notices Artistes

L’histoire d’une institutionnalisation…


Le video mapping est une technique récente, dont la naissance remonte à environ deux décennies. Les années 2003-2010 ont surtout été celles de ses premières expérimentations, dans le domaine du VJing, de la scénographie musicale (avec le Cube de 1024 architecture, en 2007) des arts contemporains (avec la démarche développée par Bertrand Plane à partir de 2006, sous le nom de « bumpit! ») et de la projection monumentale (Cosmo AV, Easyweb.fr…). On voit aussi émerger, dans ces premières années, ce qu’on pourrait appeler un « video mapping de chambre » : de petites expériences individuelles, plus ou moins confidentielles dont certaines ont été partagées sur les plateformes vidéo, d’autres sur les forums informatiques. 

Les années 2010 sont celles du lancement des premiers logiciels dédiés au mapping : signe que le mapping n’est plus seulement perçu comme une annexe du VJing ou de la programmation en live. Après les VJ et les artistes multimédias, ce sont les scénographes lumière, les acteurs et actrices de l’image géante qui ont fait leurs armes entre 1975 et 2000 (les sociétés Skertzò, Spectaculaires, Nathanaëlle Picot… ) qui s’emparent ensuite du video mapping. Aux côtés de la scène musicale et de celle des installations d’art contemporain, la constellation des événements organisés par les collectivités pour la valorisation du patrimoine ainsi que les manifestations culturelles nocturnes et autres festivals urbains inaugurés dans les années précédentes (1990 et 2000 : la Fêtes des Lumières de Lyon, les Allumées à Nantes, La Nuit blanche à Paris, Chartres en Lumières), font le socle du succès du video mapping auprès d’un public large. En 2018, le premier festival dédié au video mapping — le Video Mapping Festival, organisé par les Rencontres Audiovisuelles — voit le jour en région Hauts-de-France. Deux ans plus tard, a lieu la première édition du festival de video mapping à Nantes, MAPP_NTS. 

Aujourd’hui le video mapping reste une technologie parmi d’autres pour la plupart des artistes, agences de scénographies et studios de création visuelle, mais il correspond, pour nombre d’entre eux, à une catégorie de création à part entière. Elle intéresse également les agences publicitaires, le secteur de la communication et du corporate, qui représentent une source de financement importante pour ces studios. Dans cette économie qui se structure, et se révèle concurrentielle, certain.es mappeur.ses développent leurs propres outils de création et de diffusion, et parfois, les commercialisent. En parallèle, la question de savoir si le video mapping est un art se pose désormais, littéralement, dans la presse spécialisée : en janvier 2020, le Journal des Arts lui consacre un article intitulé  « Le mapping, entre spectacle et forme d’art », signé Stéphanie Lemoine.


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