1. Le video mapping : qu’est-ce que c’est ?
  2. Le video mapping : qu'est-ce que ce n'est pas ?
  3. Des mots et des dates 
  4. Le video mapping : ça commence où et quand ?
  5. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.1
  6. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.2
  7. La préhistoire du video mapping
  8. Le VJing
  9. L’image géante
  10. L’image géante autour de l’an 2000
  11. Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur
  12. Arts in situ : le temps des lieux
  13. Hans-Walter Müller : Volux et Topoprojections
  14. 2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow
  15. L’histoire des outils informatiques du video mapping
  16. L’histoire des outils informatiques du video mapping. Part.2
  17. L’histoire d’une institutionnalisation…
  18. Un énième art ?
  19. Le video mapping : une écriture
  20. Notices Artistes

Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur


À partir des années 1960, les artistes contemporains s’intéressent de plus en plus près au rôle de l’informatique, des médias et des écrans dans notre société. Ils se saisissent des technologies contemporaines de production et de diffusion des images : c’est la naissance du video art et du computer art, qui ensemble, relèvent de ce qu’on appellerait aujourd’hui les « arts multimédia ». On trouve, dans ce domaine, des œuvres écraniques (films, vidéos, parfois en images de synthèse) ainsi que de nombreuses installations qui au départ, sollicitent essentiellement l’écran cathodique ou le moniteur.

Les années 1970 offrent toutefois quelques exemples de « Projection art », avec l’usage de projecteurs par Hans-Walter Müller, ainsi que par le collectif Eventstructure Research Group (Amsterdam), dans une toute autre démarche : pour l’installation intitulée Viewpoint, exposée à Paris en 1975. Cette œuvre, considérée comme une pionnière de réalité augmentée, permettait de superposer à la perception de l’espace réel, celle d’évènements fictifs, mis en scène, grâce à deux carrousels automatisés de diapositives, un écran rétro-réfléchissant et une console de visualisation optique. 

En 1990, le Musée National d’art Moderne accueille la première grande exposition internationale consacrée aux images contemporaines issues de la photographie, du cinéma et de la vidéo : Passages de l’image. Cette exposition est l’occasion de découvrir, en France, un large éventail de démarches artistiques sur les images de cette fin du XXème siècle, dont quelques unes s’appuient sur un ou plusieurs projecteurs, comme Voices of Reason / Voices of Madness, de l’artiste québécoise Geneviève  Cadieux (1984), par exemple. À partir de la fin des années 1980, le projecteur se fait moins rare parmi les installations d’art vidéo. Dans le cadre d’un travail sur la mise en scène des images dans l’espace (propre à l’installation vidéo en général), l’introduction de cette pièce accompagne une remise en question de l’agencement écran-projecteur, ce vis-à-vis présumé indéfectible, au fondement de l’image projetée.  

Et parmi les œuvres qui abandonnent, qui « oublient » le plus nettement ce vis-à-vis, il y a par exemple Les Papillons (1988) de Bertrand Gadenne (artiste et enseignant à l’Ecole Régionale des Beaux-arts de Dunkerque). Il s’agit de la projection aérienne d’une diapositive, sans écran. La netteté de l’image est réglée à un mètre au-dessus du sol : le visiteur est invité à recueillir les deux papillons dans ses mains. Il faut enfin mentionner les premières expositions de l’artiste new-yorkais Tony Oursler en France, notamment à Paris et à Strasbourg entre 1985 et 2000, tant sa démarche a pu marquer une génération d’artistes (dont Yacine Aït Kaci). Dans les années 1990, Tony Oursler se fait connaître pour ses installations de poupées de chiffon à têtes blanches, sur lesquelles sont projetés des visages expressifs, en vidéo.


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