1. Le video mapping : qu’est-ce que c’est ?
  2. Le video mapping : qu'est-ce que ce n'est pas ?
  3. Des mots et des dates 
  4. Le video mapping : ça commence où et quand ?
  5. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.1
  6. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.2
  7. La préhistoire du video mapping
  8. Le VJing
  9. L’image géante
  10. L’image géante autour de l’an 2000
  11. Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur
  12. Arts in situ : le temps des lieux
  13. Hans-Walter Müller : Volux et Topoprojections
  14. 2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow
  15. L’histoire des outils informatiques du video mapping
  16. L’histoire des outils informatiques du video mapping. Part.2
  17. L’histoire d’une institutionnalisation…
  18. Un énième art ?
  19. Le video mapping : une écriture
  20. Notices Artistes

Le video mapping : ça commence où et quand ?


ça dépend… 

Il serait difficile de prétendre que le video mapping a été inventé ici ou là, à telle ou telle date, par untel ou unetelle. À partir de 2004, les expressions de « video mapping » et « projection mapping » sont utilisées simultanément dans plusieurs pays du monde : aux Etats-Unis, en Australie, au Canada, en Allemagne, en France, en Corée du Sud… Si on se tourne vers l’histoire des techniques, on peut retenir que les géants Disney et General Electric ont breveté des procédés de projection d’images vidéo adaptées à des surfaces non planes dans les années 1990. Pour autant l’histoire des brevets ne reflète pas forcément l’histoire réelle — qui pour sa part, inclut une multiplicité de pratiques non-officielles et plus ou moins confidentielles, sans lien direct les unes avec les autres. 

Rétrospectivement, et si l’on accepte d’élargir notre conception du video mapping, de nombreuses expériences antérieures à l’année 2000 pourraient mériter d’entrer dans son histoire, ou dans sa préhistoire. On peut ainsi remonter très loin dans le temps — Ludovic Burczykowski (ingénieur de recherche au laboratoire DeVisu de l'Université Polytechnique Hauts-de-France) évoque par exemple l’art rupestre ou pariétal puisque selon toute probabilité, les femmes et les hommes préhistoriques tenaient compte des reliefs des parois sur lesquelles elles et ils peignaient, comme le font aujourd’hui les mappeur·se·s. 


… 2003 : Save the date !

Revenons à notre ère : si le nom du video mapping apparaît et se répand à l’international au milieu des années 2000, c’est parce qu’autour de cette date, la pratique consistant à projeter des images animées sur des volumes avait été bien identifiée, et que nos sociétés éprouvaient le besoin d’en parler plus efficacement. C’est qu’alors, il a semblé que cette forme d’expression avait un rôle important à jouer dans notre culture visuelle, à l’aube d’une époque dont on désirait qu’elle nous parle, à sa façon. Reste à mieux comprendre ce contexte très significatif, et particulièrement favorable au développement du video mapping. On fixera donc cette période, celle de la première moitié des années 2000, comme étant celle de son émergence. 

En France, une expérience pionnière nous servira de point de repère : 3minutes² d’Electronic Shadow (2003). 3min2 est la première œuvre assumée comme telle et portée par une institution culturelle (celle de la Nuit Blanche parisienne) qui relève du video mapping au sens technique du terme et que nous avons pu référencer à ce stade. On entre alors dans l’histoire du video mapping. Avant 2003… c’est donc sa préhistoire : le temps du “pré-mapping”, comme il y eut un “pré-cinéma” avant 1895. Il y aura toujours quelque chose d’arbitraire à poser un tel jalon historique (la date de 1895, retenue comme celle de la naissance du cinéma, reste discutable et discutée) mais il est nécessaire à la construction d’une histoire du video mapping en France. 


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