1. Le video mapping : qu’est-ce que c’est ?
  2. Le video mapping : qu'est-ce que ce n'est pas ?
  3. Des mots et des dates 
  4. Le video mapping : ça commence où et quand ?
  5. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.1
  6. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.2
  7. La préhistoire du video mapping
  8. Le VJing
  9. L’image géante
  10. L’image géante autour de l’an 2000
  11. Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur
  12. Arts in situ : le temps des lieux
  13. Hans-Walter Müller : Volux et Topoprojections
  14. 2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow
  15. L’histoire des outils informatiques du video mapping
  16. L’histoire des outils informatiques du video mapping. Part.2
  17. L’histoire d’une institutionnalisation…
  18. Un énième art ?
  19. Le video mapping : une écriture
  20. Notices Artistes

2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow


Yacine Aït Kaci, réalisateur multimédia né à Paris en 1973, et Naziha Mestaoui, architecte de formation, née à Bruxelles en 1975, se sont rencontrés à Lille, à l’occasion du FIFI (Festival international du film internet) en 2000. Cette rencontre a des airs d’allégorie : le video mapping est bien l’alliance des arts de l’image et des arts du volume… à l’ère du numérique. Sur l’intuition partagée d’une mutation imminente du monde à l’aube de cette ère, Yacine Aït Kaci et Naziha Mestaoui fondent Electronic Shadow, une plateforme de production artistique hybride, mêlant architecture et image numérique. Ils expérimentent la projection d’images anamorphosées avec des logiciels comme Photoshop, dans des volumes (à échelle humaine), en tenant compte des reliefs. En 2003, Electronic Shadow dépose un brevet pour le « système de projection espace/image » mis au point au fil de trois années d’expérimentation et de partage de compétences. Ce brevet, intitulé « dispositif de projection d’une séquence d’image sur un volume », relève désormais du domaine public. L’œuvre-manifeste d’Electronic Shadow, 3minutes², est présentée lors de la Nuit Blanche de 2003, à Paris.


3minutes² from Fondation ELYX on Vimeo.

Il s’agit, en France, du premier video mapping que nous avons pu référencer à ce stade. Le terme de « video mapping » n’est pas encore utilisé à son propos lors de sa présentation au public. Mais il le sera ensuite ; et c’est bien la même « texture vidéo » (la même image, en somme) qui recouvre les différentes surfaces de cet intérieur (y compris les murs latéraux et la face supérieure du parallélépipède situé à l’avant de la scène, qui est horizontale). Cette vidéo est, en l’occurence, tout-à-fait narrative : un homme et une femme effectuent une série d’actions apparemment ordinaires, dans un monde légèrement différent du nôtre (une utopie sans doute, peut-être un futur proche). Elle a été créée avec le logiciel After Effects. 3minutes² n’a donc requis qu’un seul projecteur, de 3 500 lumens, et avec une focale assez courte : la surface à couvrir de lumière était assez importante au regard de l’espace exigu dans lequel il devait être installé. Il a même fallu utiliser des miroirs, pour que le faisceau lumineux puisse s’allonger et l’image s’agrandir. Cette installation, avec l’architecture qui l’accueille, a été présentée et récompensée au Festival Ars Electronica en 2004, puis au Japan Media Art Festival, où elle a obtenu le Grand prix, en 2005.


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