1. Le video mapping : qu’est-ce que c’est ?
  2. Le video mapping : qu'est-ce que ce n'est pas ?
  3. Des mots et des dates 
  4. Le video mapping : ça commence où et quand ?
  5. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.1
  6. En quelles circonstances le video mapping apparaît-il ? Part.2
  7. La préhistoire du video mapping
  8. Le VJing
  9. L’image géante
  10. L’image géante autour de l’an 2000
  11. Arts contemporains : l’entrée en scène du projecteur
  12. Arts in situ : le temps des lieux
  13. Hans-Walter Müller : Volux et Topoprojections
  14. 2003 : 3minutes² d’Electronic Shadow
  15. L’histoire des outils informatiques du video mapping
  16. L’histoire des outils informatiques du video mapping. Part.2
  17. L’histoire d’une institutionnalisation…
  18. Un énième art ?
  19. Le video mapping : une écriture
  20. Notices Artistes

L’image géante


L’histoire de l’image géante (qui appartient à l’âge du fer du video mapping) s’ouvre lorsque le PANI — projecteur de diapositives de forte puissance, utilisé pour les décors et fonds de scène de théâtre depuis 1955 — commence à être utilisé en extérieur et notamment sur des façades de bâtiments, pour des événements festifs, des spectacles et des concerts. En France, ce geste inaugural, consistant à sortir le projecteur PANI de la salle de spectacle pour projeter de grandes images en plein air, est accompli au milieu des années 1970 par un couple de passionnés, Max et Catherine, fondateur·rice·s de la société HOLD UP. Les concerts audiovisuels en plein air de Jean-Michel Jarre s’inscrivent dans la continuité de cet événement puisque Jean-Michel Jarre avait fait appel à Max pour le premier, Paris Bleu-Blanc-Rouge, donné sur la place de la Concorde en 1979. Par la suite, Jean-Michel Jarre engage Marie-Jeanne Gauthé en tant que graphiste pour ses spectacles, notamment à Houston puis à Lyon en 1986, et à Paris-La Défense en 1991.

Dans les années 1980 et 1990, tout un secteur de l’image géante se structure, avec la fondation d’entreprises spécialisées dans la prestation technique de ce type d’événement (la société ETC en 1981, la société VLS en 1983). Le monde de l’image géante va aussi bénéficier de l’institutionnalisation et du succès populaire de festivals comme la Fête des Lumières de Lyon, à partir de 1989. Des studios de création apparaissent : Spectaculaires — Allumeurs d’images (créée par Benoît Quero en 1987), Light Motif (fondé en 1987 par Marie-Jeanne Gauthé) et Skertzò (créé par Jean-Michel Quesne et Hélène Richard en 1988). Tous ces créateurs et créatrices ont adopté la technologie du mapping, depuis. Ils ont infléchi, et infléchissent encore l’histoire de ce médium, à partir de leur expérience de l’image géante. Nathanaëlle Picot, qui a commencé son activité en 1994 en tant que graphiste auprès de La Grande Image, a fondé la société Pixel n’Pepper en 2013, avec Gaël Picquet (Pixel n’Pepper est aujourd’hui très active dans le domaine du mapping monumental). 

Jusqu’à la toute fin des années 1990, ces images géantes n’étaient pas des vidéos mais bien des diapositives de grand format, c’est-à-dire des images fixes, peintes ou imprimées sur des supports transparents. Elles pouvaient toutefois s’animer sur les façades dès lors qu’elles étaient manipulées devant les projecteurs : par coulissement, rotation, superposition, les auteurs de ces performances obtenaient des effets de mouvement. On peut dire en somme — abstraction faite de la puissance des projecteurs utilisés — que l’image géante reposait alors sur un paradigme technologique séculaire : celui de la lanterne magique avec ses plaques que les fantasmagores des 17e et 18e siècles animaient mécaniquement. L‘année 1989 marque un tournant important dans l’histoire de l’image géante ; à l’occasion du Bicentenaire de la Révolution et des événements organisés pour le fêter,  la société ETC utilise pour la première fois le système PIGI (un projecteur d’images géantes, associé à un logiciel permettant de gérer et de programmer ces effets de mouvements). 


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